dimanche

Présentation



Les « trouble-fête » présente et conte l’histoire de deux « sans toit ». Une femme, un homme. 

Compagnons d’infortunes, réunis par la dureté aux visages multiples, Elsa et Buto cherchent à vivre. Vivre un peu plus que vivre tout court. Plus encore que survivre.
Ils aspirent à exister. Ils partagent heures et journées et inventent peu à peu des espaces dans lesquels faire pousser une sorte de vie.
Une vie qu’ils aimeraient…Pourquoi pas ?

Elsa est une jeune femme « tombée » récemment du monde ordinaire, savamment orchestré. Elle a rencontré Buto dans la rue. Il l’y a accueilli. Elle prend avec elle la fragilité tout aussi immense que l’exigence solide de cet homme. A son tour elle le recueille, chaque jour. En lui permettant de tenir, elle tient.
Buto, lui, s’adapte depuis longtemps déjà aux conditions du dehors. En ruptures multiples avec les choses du monde ordinaire, il érige chaque jour, face aux passants, son corps d’acteur qui déclame un rapport survolté à la société. Il a pris sous son aile Elsa, celle qui veille sur lui.

Elsa et Buto
Ils parcourent ensemble ce chemin bordé de rues étranges. Sombres ou lumineuses, étroites ou vastes, abritées ou non.
Ils sont bousculés. Ils traversent quelques rêveries, projettent leurs silhouettes de villa-cabanes en palais magnifiques. Chaque jour, elle s’adresse à Buto, il s’adresse à Elsa.

Eux aussi bousculent le monde.


Buto - On peut stocker nos affaires quand il pleut. Tout rentre sous le petit préau. Je pensais même nous trouver une sorte de baignoire. ça serait très chic, on pourrait l’utiliser comme lieu de détente, comme un petit salon intime. Il y aurait la baignoire sur mer et la baignoire en cale sèche. Et le voyage serait différent avec ou sans eau. Cette fois Elsa on va avoir une vraie place. Un lieu avec des objets qui nous plaisent et qu'on aime.
Elsa - Oui mais pas trop.
Buto - Pas trop ?
Elsa - Pas trop d'objets 
Buto - Non bien sûr pas trop d'objet, on n'installe pas une maison bourgeoise.
Elsa – Nous nous faisons une villa-cabane.
Buto - C'est ça. C'est une villa-cabane



Au fur et à mesure du temps, la vie de chacun d’eux passe par celle de l’autre.
Leur existence va finalement passer par l’autre. Elle poussera par là.  Grandir ensemble.
Les compagnons d’infortunes se « choisissent » alors encore et vont jusqu’à imaginer ensemble des formes d’existence.
C’est ensemble qu’ils inventeront quotidiennement. Leur univers est fait de leurs propres décalages et de ce que l’extérieur orchestre. Tous les signes de ce monde, qu’ils reçoivent et transforment.

Ils parviennent à créer leur danse, la danse qu’ils veulent porter aux yeux du monde. Ce monde fait d’eux-mêmes et des autres, des spectateurs de la rue, des acteurs de la ville qui fourmille à côté. Tout prêt.

Elsa (fixant le trottoir en face d’eux) - Ce mec est vraiment spécial... il fait toujours des allers- retours complètement absurdes.
Buto - Ils sont absurdes parce que tu ne les comprends pas, belle nigaude ! Pour lui qui les comprend ils n'ont rien d'absurdes. Comment veux tu connaître le sens des allers et venus d'un type quand tu ne le vois que sortir de son immeuble ?

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