Il s’agit dans le spectacle « les trouble-fête » de voyager un moment avec ces deux artistes du quotidien, tiraillés par des démons aux accents du désespoir moderne, mais qui s’appliquent chaque jour à « jouer », décaler ensemble le monde tel qu’il semble réellement, jusqu’à parfois s’enivrer de jeu. L’élaboration du spectacle accorde ainsi une place centrale à l’interprétation des acteurs, chargés de porter et d’incarner les facettes multiples d’Elsa et Buto. La relation entre les deux personnages et leurs liens au monde en ont été les fils conducteurs de notre approche. 

La pièce est divisée en quatre parties de durées différentes, qui amènent à suivre Elsa et Buto dans plusieurs espaces. Les repères spatiaux et temporels s’enchevêtrent, à l’image du ressenti conséquent à la vie dans la rue.

Chaque espace donne aux protagonistes l’occasion de chercher à « révolutionner la vie quotidienne », d’ouvrir d’autres espaces. La torsion, le décalage du réel se représente à la fois par le texte, dans le rapport des personnages aux situations, mais aussi par la scénographie et dans les costumes. Les courants artistiques surréalistes ou certains mouvements qui en découlent ont été une source d’inspiration.